Bienvenue aux notules kadathiennes

Nos lecteurs n’ignorent plus que nous avons toujours fait preuve de prudence vis-à-vis des informations publiées dans les “rubriques scientifiques”, aussi sérieux le type de presse soit-il. Cette précaution s’est encore révélée plus indispensable avec l’avènement de l’Internet, devenu, sur une masse de sites, l’avatar moderne de la bonne vieille “rumeur”. Quelle attitude adopter alors ? Avant tout, ne pas se sentir lié par l’actualité immédiate, ce qui a toujours été notre cas. Sous réserve cependant car, avec des découvertes qui bousculent fortement notre domaine — l’homme de Kennewick, par exemple, ou la controverse sur la corrélation d’Orion —, il fallait au plus vite mettre sur pied des dossiers permettant au lecteur de suivre les événements en connaissance de cause. Dans d’autres situations par contre, il est urgent de patienter quelque temps pour qu’une découverte prenne de la consistance... à moins que la baudruche ne se dégonfle : dans les deux cas, cependant, nous partons gagnants. Restent les situations intermédiaires, celles où la découverte est importante mais où il faudra des années de fouilles pour pouvoir en tirer des conclusions solides ; ou alors, tout ce qu’elle implique est déjà disponible mais il n’y faut pas un long article ; ou elle peut aussi s’être dégonflée mais est-ce une raison pour ne pas en parier ? Etc.

Une nouvelle rubrique s’imposait donc à nous : elle a été baptisée “Notules kadathiennes”. Des nouvelles du front kadathien donc, car nous collationnerons toujours ce qui relève avant tout des mystères de l’archéologie. Laissant à des revues honorables et certainement plus luxueuses que la nôtre le soin de faire connaître les fouilles patientes dans le domaine de l’archéologie conventionnelle (que nous sommes les premiers à consulter, d’ailleurs). Mais il faut bien que quelqu’un s’attarde sur les découvertes qui ne cadrent pas, et ce autrement que par des dépêches laconiques voire ironiques ! Si nous nous précipiterons bien évidemment sur ce type d’informations, ce ne sera pour les livrer en pâture, mais bien plutôt pour ouvrir un dossier et l’étoffer au cours des mois (voire des années) qui suivront. Et lorsque la source se sera tarie, que les choses se seront décantées — bref, lorsqu’on y verra plus clair — c’est alors que le sujet sera fondu en notule. Depuis le temps, on s’en sera douté, nous en avons déjà quelques-unes dans nos cartons. Elles seront donc tantôt récentes, tantôt plus anciennes, elles seront brèves ou bien plus étoffées selon les cas, pas nécessairement exhaustives cependant (comment le pourraient-elles ?), et plus ou moins illustrées selon les disponibilités. Nous ferons tout pour choisir les plus intéressantes. Leur seule constance : notre souci de rigueur doublé de celui de répondre à la curiosité que nous partageons avec nos lecteurs. Rendez-vous en fin de numéro.

La rédaction de Kadath


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