Au sommaire du numéro 86 de Kadath

Quelle est la différence entre un archéologue américain et un archéologue européen ? La question peut paraître saugrenue. Toutefois, lorsqu’on se penche comme Michel Dethier sur les publications européennes et américaines, on s’aperçoit que ces différences sont bien réelles. Et l’auteur de l’article d’embrayer, dans la foulée et par analogie, sur les spécificités des “professionnels” d’une part, des “amateurs” d’autre part. Pour conclure que les deux approches sont complémentaires et utiles au progrès de la connaissance.


La culture jômon est généralement inconnue du grand public et seuls les spécialistes de la préhistoire japonaise savent de quoi il s’agit. Apparu voici quelque 10.000 ans avant notre ère, le Jômon livre peu à peu ses secrets, qu’il s’agisse de son origine ou de la vie quotidienne de ses représentants. C’est à nous faire découvrir ces différents aspects que s’est attelé Ayako Sakamoto dans cet article, par ailleurs illustré de photos d’artéfacts caractéristiques de la culture jômon.

Un dogû d’argile du Jômon tardif (-1500 à -1000), préfecture d'Aomori.

C’est toujours de Jômon qu’il s’agit dans l’article suivant ; un article signé de Betty J. Meggers, attachée à la célèbre Smithsonian Institution. L’auteur y énumère les similitudes entre la culture japonaise et celle de Valdivia, sur la côte équatorienne d’Amérique du Sud. Au terme d’une comparaison rigoureuse de certains artéfacts, on peut raisonnablement envisager qu’il exista, nonobstant les difficultés de franchir l’immensité de l’océan Pacifique, des contacts entre les deux cultures.




Une nouvelle preuve de contacts transpacifiques très anciens nous est donnée par l’analyse de la littérature chinoise. Ayako Sakamoto s’est penché sur certains écrits de l’Empire du Milieu, y trouvant des indications très claires sur des pays situés très loin à l’est. Après lecture de cet article, on ne peut qu’être un peu plus convaincu de la réalité des contacts transpacifiques précolombiens.

Une ancienne carte chinoise du XVe siècle (dynastie des Ming).

Les pistes de Nazca, au Pérou, ont toujours fasciné les américanistes. Simone Waisbard, une des grandes spécialistes du site, revient sur ce sujet passionnant avec un article consacré au culte des montagnes sacrées, lié à celui de l’eau céleste. Dans ce contexte, les lignes et géoglyphes des pampas de Nazca seraient “dédiés à un culte cohérent de l’eau, des montagnes sacrées et de la fertilité”.




Le culte de saint Hubert en Ardenne s’inscrit dans un phénomène de christianisation des fêtes celtiques. Dans cet article, Eugène Zimmer établit une correspondance entre le culte du célèbre saint et l’antique fête celtique de Samhain, et ce au terme d’une analyse basée sur des données d’archéoastronomie irréfutables.




On ne présente plus l’Odyssée, un des plus célèbres récits mythologiques de l’Antiquité. A la lecture des articles de Jacques Bury et de Jean Faucounau, on en sait un peu plus à propos de ce mystérieux périple : sur le trajet probable d’Ulysse, sur l’identité des peuples rencontrés et, dans la foulée, sur la réalité de l’existence d’une civilisation proto-ionienne antérieure aux Mycéniens.


“Bateau long”, de type pentécontore grecque, dont les Phocéens firent
grand usage (vase grec, Ve siècle av. J.-C.)