C’est avec tristesse que nous avons appris le décès de Jean Hervé Daude (17 mars 1955-20 janvier 2022). Il nous avait offert un bel article (Île de Pâques : des crânes qui en disent long sur son passé), Kadath, septembre 2021, le premier d’une trilogie qu’il avait entreprise pour nous. C’est grâce à ses amis Bernard Philippe (https://berphi.skyrock.com) et François Dederen que nous avions eu la chance de croiser la route de ce grand voyageur, passionné par l’île de Pâques, trop tôt disparu. Avec toutes nos pensées pour sa famille et ses proches, nous reproduisons ici l’hommage qu’ils lui ont rendu.
Jean Hervé Daude nous a quittés
C’est dans un remarquable cadre bucolique de Laval de la province du Québec, que notre plus estimé ami d’outre Atlantique nous a quittés. Tout cela, sur la pointe des pieds, sans faire de bruit, et paraît-il ?) sans souffrances finales.
C’est par un hasard extraordinaire que, par une erreur de correspondance des postes canadiennes, nous avions fait connaissance il y a quatorze ans déjà. Peu intéressé à cette époque par l’île de Pâques, il en est devenu au fil du temps le plus grand spécialiste dans son pays. Caribou, pour les intimes, était un personnage extrêmement attachant, toujours plein d’humour, très amoureux de la flore de sa région, puisqu’il avait trouvé le moyen de faire repousser le toromiro [petit arbre typique de l'île de Pâques] dans le jardin botanique de Montréal. Il avait d’ailleurs été médaillé pour toutes ses activités dans cette discipline.
Sa tête et son esprit bouillonnaient toujours d’idées nouvelles, qu’il ne cessait jamais de concrétiser d’une façon ou d’une autre. Sa dizaine de livres, ses nombreuses peintures et ses multiples conférences en sont des preuves évidentes. Il avait cet immense plaisir de vous entretenir pendant de longs moments, avec une verve peu commune, de ses nouvelles trouvailles et réalisations. Sociologue de formation, reconverti en entrepreneur, il proposait à ses futurs clients de jolies marquises fleuries et colorées, à placer sur les devantures de leurs établissements, en guise de protection solaire… bien évidemment. Il adorait la vie et lorsqu’il me téléphonait, il y avait perpétuellement des aboiements ou des chants continus et stridents de ses perruches qui accompagnaient ses propos. Il aimait aussi se réfugier dans sa maison de campagne au milieu des bois, tout près du beau lac Gaumont.
Caribou, tu nous as quittés beaucoup trop tôt, et nous sommes littéralement envahis par un vide et une immense tristesse, qui mettront énormément de temps à disparaître. Sache, très cher et estimé ami, que tu seras toujours dans nos pensées et au plus profond de nos cœurs. Toi qui as entrepris le long voyage vers la terre d’Hiva, nous te souhaitons tous un repos éternel auprès de Tangaroa.
Nous présentons, à ta compagne Monique et à tes trois enfants, nos plus sincères condoléances.
Ton parrain livresque, comme tu le disais si bien,
François Dederen
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